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Le K Bannon
28 décembre 2017

L’enjeu de la sécurité nucléaire

Plusieurs facteurs concourent aujourd’hui à faire de la sécurité des installations nucléaires, et plus spécifiquement des piscines d’entreposage du combustible, un enjeu majeur et pleinement d’actualité. Le premier est évidemment le niveau très élevé de menace pesant sur la sécurité de la France et de l’Europe, qui incite à envisager l’ensemble des actions que pourraient tenter des organisations criminelles ou des individus s’en revendiquant : les centrales nucléaires constituent incontestablement un risque dans ce contexte. Cela tient intrinsèquement au potentiel de danger que constituent ces installations, du fait même de l’inventaire de matières nucléaires réactives et radioactives qu’elles concentrent. Cet inventaire génère, dans les installations les plus importantes – telles que les centrales de production d’électricité, les usines de fabrication ou de traitement du combustible nucléaire, ou les principaux entreposages de matières nucléaires – un risque d’accident grave voire majeur. D’importantes dispositions de sûreté, telles que les barrières successives de confinement, la qualité de conception et d’exploitation, la mise en place de moyens de sauvegarde et de secours redondants sont mises en œuvre pour prévenir ce risque. Les actes de malveillance peuvent dès lors justement viser à mettre hors d’état ces dispositions pour provoquer volontairement un scénario accidentel conduisant à d’importants rejets de radioactivité. La sécurité nucléaire consiste donc à protéger les installations contre la mise en œuvre réussie de tels actes. Elle repose en partie sur des dispositions classiques de sécurité, relevant par exemple de la détection grâce aux moyens de renseignement, de la prévention par l’intermédiaire de barrières ou de contrôles d’accès, et de l’intervention de forces de sécurité présentes sur les sites ou hors des sites. Elle peut également s’appuyer sur le rôle que peuvent jouer les dispositifs de sûreté, à l’image de l’enceinte de confinement d’un réacteur, qui offrent également une protection contre les agressions externes. La plupart des installations nucléaires en service ont toutefois été conçues à une époque où les menaces étaient de nature différente : les moyens nécessaires à des attaques susceptibles d’affecter profondément ces installations ne pouvaient être mobilisés qu’avec le soutien d’États étrangers, qui en étaient dissuadés par la menace d’une frappe nucléaire militaire en retour (dans le cas de la France). Pour ces raisons historiques, le renforcement contre des attaques lourdes des ouvrages de génie civil et des systèmes de protection nécessaires à la sûreté nucléaire n’a été que peu ou pas du tout intégré à la conception de ces installations. La nature de la menace a toutefois radicalement basculé avec les attentats du 11 septembre 2001 : une organisation criminelle détachée de tout État peut disposer d’une capacité d’agression non couverte par les dispositions de conception initiales des installations nucléaires.

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