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Le K Bannon
10 novembre 2015

Réhabiliter le travail

Après deux jours et demi de travail et de débats au cours des 15e Rencontres Économiques d'Aix-en-Provence, le Cercle des économistes a établi dans sa Déclaration finale une position commune, et proposé 12 mesures pour réhabiliter le travail en Europe et en France. Devant les chocs technologiques, démographiques et environnementaux, le travail devra évoluer. Mais nous avons souhaité affirmer que, dans une période d'inquiétudes sur la dissolution du lien social, le travail était une valeur positive. Loin des prédictions sur sa disparition, il restera, exercé dans des conditions décentes, facteur de progrès matériel, d'épanouissement personnel, de socialisation. Ensuite, trois grandes énigmes s'imposent. Nous ne savons pas si le marché du travail mondial saura inventer un équilibre pour absorber chaque année 40 millions de nouveaux travailleurs. Nous ne savons pas combien de temps prendra l'adaptation de nos emplois aux chocs numériques. Et nous ne savons pas jusqu'où ira la polarisation des emplois, entre « petits jobs » peu qualifiés et individus ultra-qualifiés et insérés dans la mondialisation, nous ne savons pas où il s'arrêtera. Pour toutes ces raisons, deux messages doivent être entendus. En Europe, une ambition technologique sans limites, et un marché du travail unique, doivent être au cœur du projet politique, car on ne fera pas rêver les peuples avec l'union bancaire. En France, il faut entrer dans le paradigme de la seconde chance, qui doit intégrer tous les aspects de la vie. Parmi les propositions marquantes que nous portons, il y a celle d'un marché du travail européen unifié, avec quatre modalités : une vraie mobilité des qualifiés, par la portabilité des droits, la reconnaissance des qualifications, l'accueil renforcé, à la façon de la mobilité entre provinces canadiennes pour les moins qualifiés, le soutien au projet Erasmus Pro pour tous, la promotion des emplois vacants une mutualisation partielle de l'assurance-chômage Pour la France, nous développons notamment cinq idées fortes. Concentrer les allègements de charges sur les bas salaires pour relancer l'emploi peu qualifié, en reprofilant le Pacte de Responsabilité, pour supprimer les cotisations patronales restantes au niveau du SMIC. Repenser nos instruments de redistribution, car le SMIC ne doit plus jouer ce rôle. Nous recommandons de fusionner les Aides Personnelles au Logement, le RSA, et la prime d'activité dans un revenu-socle, en contrepartie d'une désindexation du SMIC jusqu'à la baisse du chômage sous un seuil acceptable. Limiter le rôle de l'Etat à fixer les normes fondamentales, et donner un rôle central à l'accord d'entreprise. Chaque employé, sans condition d'appartenance à un syndicat, puisse se présenter aux élections professionnelles. Créer un contrat de travail progressif à protection croissante, pour lutter contre la dualité du marché. Libérer l'initiative entrepreneuriale, notamment au niveau du statut d'auto-entrepreneur. Une proposition : un plafond plus haut, mais une limite dans le temps. Pour faire face à l'urgence, dès aujourd'hui, de la reprise de la création d'emplois, il faut une politique volontariste et efficace. L'amélioration des conditions d'offre ne produira ses effets qu'à la condition d'une véritable relance de la demande, menée à l'échelle européenne. Quant au drame français du chômage, il impose de pouvoir mettre sur la table tous les sujets, pour relancer le moteur de la création d'emplois.

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