Mozilla contre la censure du Moyen Orient

Le fabricant de navigateurs Firefox, Mozilla, empêche le gouvernement des Émirats arabes unis de jouer le rôle de gardien de la sécurité Internet, citant les rapports de Reuters sur un programme de cyberespionnage des EAU.  Mozilla a déclaré mardi dans un communiqué qu'il rejetait la candidature des EAU pour devenir un organisme de surveillance de la sécurité Internet mondialement reconnu, habilité à certifier la sécurité des sites Web pour les utilisateurs de Firefox.  Mozilla a déclaré que la décision avait été prise, car la firme de cybersécurité DarkMatter aurait géré le rôle de portier et que celui-ci avait été mis en relation par Reuters et d'autres rapports avec un programme de piratage géré par l'État.  Reuters a rapporté en janvier que DarkMatter, basé à Abu Dhabi, avait fourni du personnel pour une opération de piratage secrète, baptisée Project Raven, pour le compte d'une agence de renseignement émirienne. L'unité était en grande partie composée d'anciens fonctionnaires américains du renseignement qui menaient des cyber-opérations offensives pour le gouvernement émirien.  D'anciens membres de Raven ont déclaré à Reuters que de nombreux dirigeants de DarkMatter n'étaient pas au courant du programme secret, qui opérait depuis un manoir converti situé à Abou Dhabi, à l'écart du siège de DarkMatter.  Selon Reuters, le programme a notamment piraté les comptes Internet de militants des droits de l'homme, de journalistes et de responsables de gouvernements rivaux.  DarkMatter a nié avoir été impliqué dans des opérations de piratage informatique offensives, affirmant que les informations faisant état de son implication étaient basées sur "des déclarations fausses, diffamatoires et non fondées".  L'ambassade des Emirats Arabes Unis à Washington et DarkMatter n'ont pas répondu à une demande de commentaire mardi. "PREUVE CRÉDIBLE"  Selena Deckelmann, directrice principale de l'ingénierie de Mozilla, a déclaré que les rapports de Reuters, ainsi que du New York Times et de l'Intercept, avaient fait craindre à la société de navigation que DarkMatter utiliserait le rôle de gardien de la sécurité Internet pour lancer des efforts de surveillance.  Mozilla a conclu "que le fait de faire confiance à DarkMatter et de ne pas tenir compte d'éléments de preuve crédibles mettrait à la fois le Web et les utilisateurs en danger", a déclaré Deckelmann à Reuters.  Les sites Web cherchant à être désignés comme sûrs par les navigateurs Internet doivent être certifiés par une organisation extérieure, ce qui confirmera leur identité et constituera un garant de leur sécurité.  L'organisme de certification contribue également à sécuriser la connexion entre un site Web approuvé et ses utilisateurs, le trafic prometteur ne sera pas intercepté.  Mais si un groupe de surveillance obtenait cette autorité, il pourrait certifier que de faux sites Web imitaient les banques ou les services de messagerie électronique, permettant ainsi aux pirates d'intercepter les données des utilisateurs, ont déclaré des experts en sécurité.  Les organisations qui souhaitent obtenir une autorité de certification doivent s'adresser aux fabricants de navigateurs tels que Mozilla et Microsoft.  La plupart des organismes de certification sont des sociétés indépendantes et privées. Les navigateurs comme Firefox permettent aux sites Web d'obtenir la certification de toute autorité approuvée, partout dans le monde.  Mais de nombreux pays, dont la Chine, les États-Unis et l'Allemagne, ont également des organisations approuvées par le gouvernement.  Les dirigeants de DarkMatter ont fait valoir que le rejet de la candidature des Émirats arabes unis à devenir un organisme de certification constituerait une politique "dystopique" de Mozilla "contre les nations souveraines jugées non dignes d'exploiter leurs propres certificats nationaux". Retrouvez toutes les infos sur de consultant SEO à Lille.